Stéphane Beaud, La France des Belhoumi. Portraits de famille (1977-2017)
Dans 2018/19 : Sélection Lien Socio
Commentaires
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Le principe de l'enquête social est très intéressant, le fait de prendre une famille en exemple. On voit le regard que porte une certaine partie de la société sur une famille de confession musulmane pendant les attentats terroristes. Le seul point négatif, c'est qu'il y a beaucoup de parcours parfois un peu redondants.mais sinon, c'est très riche. Il y a peu de données chiffrées, à la différence des autres livres et du coup, le livre se lit facilement et je le conseille vivement.
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Ce récit du quotidien de la vie d'une famille immigrée est touchant par son histoire en procurant un message d'espoir via la réussite des filles de la famille et le combat d'une famille pour s'en sortir malgré les obstacles en rtavers de leur chemin. cependant certains passages sont assez logs et détaillés (voire trop) ce qui procure un effet de redondance pouvant décourager la lecture.
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"La France des Belhoumi" de Stéphane Beaud est un livre très intéressant qu'on n'a pas envie de lâcher une fois commencé. Ce livre parle surtout de l'immigration et nous permet d'apprendre les conditions de vie des migrants. Je n'ai pas eu de mal à comprendre ce livre, en revanche je l'ai trouvé un peu long surtout les parties sur la politique. Je le recommande.
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Ce roman de sociologie est intéressant, c'est une belle découverte. Les témoignages sont touchants et enrichissants. Le livre montre que si on se donne les moyens d'y arriver, on peut réussir. J'ai trouvé le livre facile à lire, malgré sa longueur. Je le recommande.
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« La france des belhoumis »
Avis :
Ce roman sociologique est agréable à lire. Il est clair et peut être recommandé pour un débutant, mais il ne faut pas être effrayé par le nombre de pages.
Les témoignages des personnages sont très enrichissants et font l’âme du livre.
Nous avons été particulièrement marquées par la différence des comportements des filles et des garçons au sein de la famille.
Même si le livre est intéressant, au cours de la lecture, les mêmes mécanismes sont démontrés ce qui parait cyclique. -
Un livre touchant et facile à lire qui retrace le parcours d’une famille d’immigrés algériens nous plongeant dans les différentes étapes de leur intégration tout d’abord celle des parents, puis celle des filles et enfin celles des garçons. Ce découpage du livre choisit par l’auteur nous donne un exemple concret de socialisation genrée. Le livre nous donne également les clés d’emancipation utiliser par la famille pour s’integrer tel que l’education scolaire, et l’implication dans des domaines extrascolaires. Enfin ce livre transmet un autre aspect de l’integration d’es familles immigrés tel que l’amour de la France transmis aux enfants par les parents ce qui représente un enjeu capital.
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Ce livre, au delà des faits relatés, est bien plus qu’une biographie de famille. Il s’agit là d’un récit touchant qui prouve bien que la réussite n’a pas de barreaux. La réussite est à portée de tout le monde ayant la volonté de travailler, peu importe l’origine sociale et ethnique. Cela est prouvé dans ce livre.
Également, l’étude des mœurs est fascinante dans ce livre, il est à recommander pour les lecteurs ayant soif de connaissance en sociologie et voulant connaître le parcours d’une famille tentant de s’intégrer à la société. -
Je recommande vivement ce livre. En effet, bienqu’il s’agisse d’une étude sociologique, La France des Belhoumi est présenté comme un roman retraçant l’integration sociale de chacun des membres de cette famille dans la société française. Ainsi, les données chiffrées ou autres informations techniques liées à l’intergration d’immigrés en France n’altérent pas le plaisir que l’on peut avoir en lisant ce livre. Enfin le fait que l’on prenne l’exemple concret d’une famille, permet au lecteur de bien comprendre ce processus plus ou moins difficile de l’intergration.
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Ce livre m’a beaucoup plus puisqu’il raconte l’intégration des migrants en France. Il retrace l’histoire d’une famille algérienne dans les années 70. Stéphane Beaud nous raconte l’immigration d’un couple algérien qui vient s’installer en France. A cette époque, 3 de leurs enfants sont nés en Algérie et les cinq derniers naissent en France. Souvent, nous pensons que les enfants d’immigrés n’arrivent pas à s’intégrer hors grave à ce livre, ces clichés disparaissent. Je vous le conseille vivement. Même si il parait long, il est facile à lire et très intéressant pour se rendre compte de ce qu il se passe dans la vraie vie. Enfin, je trouve que Stéphane Beaud a bien fait de suivre une famille tout au long de leur intégration puisque nous pouvons vraiment comprendre comment ils ont réussi à s’adapter, il nous montre les difficultés rencontrées.
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Ce livre m'a beaucoup intéressé. Il retrace l'histoire des parents et surtout des enfants de la famille Belhoumi, arrivés en France dans les années 1970. Il permet d'avoir un avis nouveau sur l'immigration algérienne en déconstruisant tous les clichés que l'on peut avoir.
De plus il se lit vraiment bien, comme une histoire familiale vraiment prenante. Je le conseille vivement. -
La France des Belhoumni écrit par Stéphane Beaud et paru en mars 2018, retrace l’histoire compliquée d’une famille algérienne arrivée en France dès les années 1970. Le sociologue français tente dans ce livre de nous ouvrir les yeux sur l’immigration en France à travers l’histoire d’un couple venu d'Algérie ayant fuit une vie difficile. Les parents ainsi que les trois aînés sont nés en Algérie, et ont immigré en France dans les années soixante dix. Viennent ensuite s’ajouter à la famille cinq enfant, nés en France, qui forcément ne vont pas s’adapter de la même manière.
La France des Belhoumni se lit comme un roman, avec une histoire, une chronologie, des accroches, mais il s’agit bel et bien d’une enquête sociologique qui est par ailleurs très complète. Stéphane Beaud arrive habilement à nous exposer une socialisation particulière à cette immigration par âge, genre et situation. Il fait cela par exemple à travers la famille, l’école, le travail ou plus globalement cette environment Francais qui est en de nombreuses manières en contraste avec leurs origines.
La famille Belhoumni, est présentée comme une famille typique, presque clichée, immigrée d’Algérie a la recherche de travail, issue de l’immigration de masse en France dans les années 1970. Cette immigration commence le 5 juillet 1962, avec la proclamation d’indépendance de l’Algérie face à la France, et la création de la République Algérienne. Suivant ce colossal changement, on estime que la population algérienne vivant en France passe de 350 000 à plus de 800 000 entre 1962 et 1982. Monsieur Belhoumni qui immigre en France en 1971 pour travailler, est rejoint par sa femme en 1977 qui restera longtemps femme au foyer avant de trouver brièvement un petit travail en tant qu’agent d'entretien. Ils s’installent dans un hlm autour d’une cité en province, et l'on verra aussi l'influence de ce quartier sur les personnages, et qui les impactera différemment. Dès leur installation, les parents Belhoumni vont estimer que l’école est une priorité pour leurs enfants, malgré leurs propres faiblesses éducatives. Le père de famille bien qu’étant analphabete, va fortement soutenir la scolarite de ses enfants et les inciter positivement. Nous suivons donc cinq sœurs dont les deux ainées sont elles nées en Algérie: Samira et Leïla, ainsi que Dalila, Amel et Nadia nées en France. Nous distinguons ensuite trois frères: Rachid, qui a lui aussi immigré d’Algérie, suivi d’Azzedine et Mounir n’ayant jamais déménagé de France.
Parmi les cinq soeurs, les deux ainées, Samira et Leila, vont véritablement guider les petites dernières tout au long de leur vie, ainsi que jouer un rôle domestique et familiale essentiel. Étant donné la différence de passé, en plus de celle de l'âge, avec les trois soeurs nées en France, on verra que deux groupes respectifs vont instinctivement se former parmi elles. Samira et Leila vont choisir des pratiques relativement différentes, notamment dans leurs plus profonds engagements dans la religion. La figure modèle qu’elles vont incarner va notamment venir de leurs parents, qui vont leurs confier en partie l’éducation de leurs petites soeurs, ainsi que l’aide apportée à leur mère dans les tâches domestiques parmi d’autres. Elles reçoivent toutes les deux des pressions de mariages précoces beaucoup plus forte, mais arrivent à les repousser considérablement, ayant déjà l’impression d’avoir élevé leurs petits frères et soeurs. Se sont aussi elles qui sont au courant de l’actualité et de la politique au sein de la famille, les ancrant tous fermement à gauche. Les trois soeurs qui suivent ne terminent pas leurs parcours aussi admirablement, poursuivant des études et des professions moins distinguées que leurs aînées.
Les trois garçons se ressemblent nettement plus, et sont eux aussi soutenus par leurs aînées qui ont été essentiel à leurs évolutions, malgré leurs nombreux échecs scolaires. Les trois garçons sont déjà employés au moment de l'enquête, et vont faire des études beaucoup plus courtes que leurs soeurs. L’école n’a pour eux jamais été une priorité, et ils remettent tous fortement en cause le système éducatif. La vie de quartier a été très différente pour eux à cause de leur sexe, et leurs parents ont été plus relâchés avec eux, notamment en terme de sortie. Ils ont aussi très tôt aidé leurs parents à travailler sur les marchés, étant donné la faible qualité de vie qu’ils menaient. Ils vont aussi davantage être victimes de discrimination par la police aussi bien que par la société. Rashid va de loin subir le parcours le plus intense, étant le plus agressif et le moin studieux. Il redouble deux fois, et passe même six mois en prison pour vol. L’aspect de l’éducation et de l'évolution générale des enfants est une des choses importantes à observer dans ce livre.
L’histoire montre bien la socialisation d’une famille algérienne, ayant vécu en France en s’appuyant aussi dans une dernier partie sur la politique ainsi que la religion. En observant de près la socialisation primaire et l'évolution de celle ci en socialisation secondaire, à travers un long récit qui suit plusieurs générations d’un groupe social particulier, on retrouve facilement les clés de cette transition et de transmission. Le livre expose aussi les discriminations qu’ils subissent, et la difficulté de s’intégrer dans de tels ou tels situations, notamment après les attaques terroristes, mais se focalise principalement sur l'ascension social de cette famille. Les enfants arrivent malgrés tout a tous s'intégrer plus ou moin bien professionnellement. Nous découvrons et comprenons clairement la relation entre parents et enfants, l’éducation, l'adolescence, l’accès à l’emploi, l’importance de la motivation des aînés, et une chose qui ressort fortement est notamment l’idée d’éducation, et du pouvoir de l’école. -
La France des Belhoumi[ est un livre écrit par le sociologue Stéphane Beaud qui retrace l’histoire d’une famille d’immigrés algériens arrivée en France en 1977. Tout au long du livre, on suit cette famille partagée entre sa culture et celle de son pays d’accueil, forcée à s’adapter à des coutumes qui ne sont pas les siennes.
J’ai beaucoup aimé ce livre parce que Stéphane Beaud a su rendre compte de la difficulté qu’ont les familles d’immigrés, et particulièrement les parents, à s’adapter à une nouvelle culture. Les enfants vivent en France et côtoient des français depuis leur naissance tandis que leurs parents ont toujours eu un mode de vie différent. Cette étude nous montre à quel point les cultures et les pratiques éducatives peuvent varier selon notre origine et notre âge et l’on voit bien que les enfants se sentent « plus français » et qu’ils ont tendance à renier certaines pratiques de leur famille, ce qui peut la déchirer.
L’auteur a analysé l’histoire de cette famille sur une période de 30ans en un seul volume, ce qui explique qu’il soit assez épais. Cependant, le vocabulaire utilisé n’est pas compliqué et la police est assez grosse, donc il se lit plutôt facilement. De plus, cette étude sociologique est d’actualité puisqu’on entend beaucoup parler des migrants venus d’Afrique et fuyant la guerre. Ainsi, grâce à ce livre, on arrive à mieux se rendre compte de ce que vivent les migrants en arrivant dans un nouveau pays et que les critiquer n’est pas respectueux compte tenu de tout ce qu’ils vivent au quotidien. -
Ce live m'a énormément intéresser. J'avais plus l'impression de lire un romans qu'une étude sociologique. L’écriture est claire et fluide. Ce livre brise tout les stéréotypes que nous avons habituellement sur les enfant d’immigrer. En effet on s'imagine toujours qu'ils ne réussissent pas et qu'ils sont religieusement coincé or là on nous présente une famille qui a globalement réussi; L'auteur avance des hypothèse expliquant cette réussite et la non-réussite d'autre personne;
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« La France des Belhoumi » de Stéphane Beaud explique l’histoire d’une famille immigrée algérienne (5 filles, 3 garçons) et de leurs parents. Le père, qui a connu la misère et un temps de scolarité très court, arrive en France en 1971 pour travailler dans le BTP après avoir enchaîné les emplois, notamment dans l’armée française puis algérienne. La mère Belhoumi et ses trois enfants le rejoignent en 1977 dans le cadre de la politique du « rapprochement familial ». Suite à cela, 5 enfants naissent en France. Dans un contexte d’après-guerre d’Algérie, la famille ne véhicule pas d’image négative de la France dans les propos, au contraire : le père désire transmettre un sentiment de reconnaissance (car dans son village natale, il n’y a pas eu de pression directe du FLN ou de l’armée française), ce qui est plutôt rare à cette époque.
Concentré sur la fratrie, Stéphane Beaud analyse plusieurs points cruciaux de « l’intégration » (terme, et il le dit, maladroit) de cette population française d’origine algérienne arrivée en France à partir des années 60 par besoin de main d’œuvre. A travers la famille Belhoumi, le sociologue analyse sa structure pour y dégager des réalités, des enjeux, des divergences selon la génération, le genre.
En premier lieu : les différences générationnelles. La famille Belhoumi permet de rendre compte différentes étapes cruciales de l’histoire de « l’intégration » des enfants d’origine immigrée, par les différences entre les filles de première génération, celles nées au début des années 70 (Samira, Leïla) et les filles de seconde génération, nées dans les années 80 (Dalila, Amel, Nadia). En effet, les années 1970 voient l’essor des politiques migratoires, de nombreuses aides sont données dans le cadre des politiques de regroupement familial, ce qui entraîne des ‘’quartiers d’immigrés’’ : la création des HLM. Toutefois, malgré le départ progressif des cadres, la mixité sociale domine dans les appartements et à l’école. Dans les sillages de mai 1968, beaucoup d’enseignants se sont mobilisés pour la scolarisation : dès lors, Leïla et Samira connaissent un environnement propice à l’ascension sociale. Cependant, la confrontation a lieu avec la famille : indirectement, en premier lieu, car les contraintes matérielles les empêchent d’avoir des aspirations scolaires plus importantes, le groupe de référence est différent du groupe d’appartenance (où Samira par exemple passe d’un lycée populaire à un lycée bourgeois) ; et directement, ensuite, par l’hostilité des parents à ce que leurs filles fassent de longues études. La menace du mariage est simultanément pressente, notamment de la part de la mère qui elle-même a dû arrêter une scolarité brillante en Algérie. Pour y contourner, les aînées s’adaptent en faisant des compromis : l’école d’infirmière est pour Samira une solution, car le métier d’infirmière étant genré, il est plus acceptable pour les parents. Pour autant, si les deux aînées ont fait un bac B (ES), Stéphane Beaud précise qu’en 1988-1990, 5% des immigrés algériens nés en 1970 (l’année de naissance de Samira) ont accédé à la Seconde Générale. Dès lors, la voie professionnelle restait la voie privilégiée des enfants d'origine immigrée, image véhiculée par la société.
Dans les années 80, commence une lutte pour l’affirmation des droits et des reconnaissances des immigrés. Dans les années 90, le travail à l’usine est en crise, le travail manuel dévalorisé, le quartier se paupérise. Dans les quartiers populaires, il y a une hausse du chômage, une hausse des tensions : la mixité sociale s’atténue. C’est dans ce contexte que les trois cadettes ont grandi. L’absence de la mère qui s'émancipe est, de plus, facteur pour les trois dernières filles de fragilisation supplémentaire, les deux filles aînées ayant pris le relais de la mère dans les devoirs scolaire et culturel. Au collège, elles sont en ZEP ; au lycée, la pression sociale (et les discriminations) sont conséquentes. Si l’ascension est moins haute que les aînées, le rôle majeur des aînées comme locomotives est à souligner : elles exercent leurs influences, notamment dans l’ascension sociale que connait notamment Nadia, huitième enfant, et qui la conduit à se défaire politiquement et socialement de son milieu.
Le rapport matrimonial et religieux diffère également entre ces deux générations. Les cadettes respectent davantage les traditions religieuses, ce qui est pour elles un moyen de prendre l’ascendant sur les aînées, de s’affirmer : également, elles ont vécu leur adolescence au moment où l’engagement dans l’Islam signifiait « une quête de respectabilité sociale ». Aussi, les aînées ont eu des enfants et se sont mariées plus tardivement que les cadettes, signe que la place de la carrière professionnelle diverge entre première et seconde génération.
Outre ces différences générationnelles, il y a également des différences genrées. Les trois garçons, qui s’interposent entre la première génération de sœurs et la seconde, ont connu un parcours scolaire chaotique, voire l’échec scolaire. L’école, qui est un lieu d’émancipation pour les filles, est un lieu de discrimination pour les garçons. Travaillant très tôt pour aider la famille, ils sont ainsi entrés dans un processus de « relativisation des enjeux scolaires ». Leurs autorisations de sortie plus importantes que les filles ont contribué à la « socialisation de quartier », notamment pour Rachid (le premier garçon) qui, ayant arrêté l’école en troisième, a fait de la prison. En revanche, Stéphane Beaud insiste sur le rôle crucial de la famille. Le père, qui a dû arrêter le travail en 1978 pour cause d’invalidité, était davantage présent physiquement et psychologiquement (il n’a été ni cassé, ni humilié par le travail) pour discuter, être à l’écoute. La mère, quant à elle, s’est mobilisée pour les démarches financières et les sœurs aînées étaient des perpétuelles « navettes », des pôles culturels stables, des aides pour l’emploi. Disposant de ces ressources, les frères Belhoumi sont dans une volonté de travailler et finalement, sont rapidement partis de la « socialisation de quartier ».
Entre garçons et filles, des différences se retrouvent donc non seulement au niveau de la scolarité, mais aussi dans leur situation familiale. L’attente plus sévère envers les filles du mariage endogame fait qu’elles se sont toutes mariées avec des hommes d’origine algérienne, contrairement aux garçons. De plus, alors que les filles sont toutes géographiquement éloignées du domicile familial, deux des trois garçons sont à proximité. Sous l'impulsion de l'émancipation et de l’ascension sociale des aînées, les cadettes les ont en effet suivies ; quand les garçons, sociologiquement moins dans une démarche d'éloignement du milieu familial, sont davantage enclins à rester dans le milieu d'origine.
Après avoir montré les différences générationnelles et les différences genrées, Stéphane Beaud montre également, au travers de ce que l’on a vu ci-dessus, l’influence des aînées dans la fratrie. Certains des enfants reconnaissent même qu’ils doivent leur réussite aux aînées, et non aux parents : aides aux devoirs, inscriptions dans des clubs sportifs, présence aux réunions parents/profs... Même adultes, elles conservent un statut de références pour leurs frères et sœurs, jusqu’à orienter la fratrie à gauche sur l’échelle politique et exercer un contrôle sur les publications Facebook de leurs frères, notamment après les attentats du 7 janvier 2015. En colère car ayant le sentiment de devoir « repartir à zéro » concernant l’intégration, et à cause de la hausse des amalgames et des discriminations, plusieurs membres de la fratrie annoncent par provocation « ne pas être Charlie », sentiment plus important chez les garçons qui se trouvent davantage confrontés aux discriminations. Les aînées, dans ce contexte, aident à canaliser ces colères : elles sont un soutien majeur pour la fratrie.
Ainsi, la famille Belhoumi, sans être représentative des familles françaises d’origine algérienne, est exemplaire en ce sens qu’elle permet de mettre en avant différentes facettes de l’immigration à travers une différence générationnelle puis une différence genrée ; aussi, elle permet de mettre en avant la notion d’ascension sociale et la forte mobilisation des aînées. Si elle n’est pas représentative, elle possède des points communs avec le reste des familles françaises d’origine algérienne, comme la faible scolarisation des parents, le maintien du contact en Algérie ou l’installation durable dans un HLM.
« La France des Belhoumi » représente de mon point de vue une révélation, un véritable travail d’enquête qui nous plonge dans la biographie explicative et analytique d’une famille de 8 enfants. Sans être redondant, le livre est intelligemment ciselé pour permettre une lecture fluide. S’il manque, de mon point de vue, des références à d’autres sociologues et concepts, Stéphane Beaud compense par une pertinence d’analyse et une intégration (nécessaire) des différents contextes politiques et historiques. Je salue donc la qualité de l’enquête qui, par une explication détaillée et scientifique, est convaincante et ouvre les champs de la réflexion. -
Belle Découverte. Une étude sociologique passionnante et très instructive sur une famille issue de l’immigration. On s’attache aux membres de la fratrie en raison de leur parcours individuel et de leur personnalité. A lire absolument !!
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Le livre de Stéphane Beaud m'a fortement intéressée. En effet, cette famille m'a touchée par son histoire. Venue d'Algérie et dans un contexte où les préjugés sont prépondérants, leur intégration n'a pas été facile. Moi étant issue d'une famille immigrée et étant née à l'étranger j'ai pu d'une certaine façon m'identifier à eux. Autant sur les valeurs transmises que sur les normes véhiculées, lire cet ouvrage m'a permis de comprendre les sacrifices que les parents peuvent faire. Cependant si nous ne sommes pas passionées par le sujet, la lecture peut être très longue.
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La France des Belhoumi, est un ouvrage publié en 2018 par Stéphane Beaud, sociologue. Ce livre est fort intéressant quoique très long à lire. Il est très complet il traite de tout l'aspect sociologique de l'intégration des migrants en France. Cette intégration qui est très difficile n'est pas pour autant insurmontable. Ce livre interroge aussi sur le rôle de l'école notamment quand on voit que l'école n'était pas la priorité des garçons de la fratrie. Le portrait que j'ai le plus aimé est sans doute celui de Rachid. Ancien délinquant condamné pour vol, il parvient à se réintégrer en faisant une carrière commerciale prospère. Il affiche aussitôt sa réussite avec des biens matériels inaccessibles mais qui finit trahi à l'embauche par ses fautes d'orthographe. J'ai moins bien aimé l'aspect politique car je trouve que ce n'était pas nécessaire d'intégrer une dimension politique dans un ouvrage sociologique au sujet sensible. Mais j'ai beaucoup aimé la manière dont les Belhoumi ont fait pour s'intégrer malgré les préjugés. C'est donc pour cela que je recommande vivement ce livre.
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Ce livre est fort intéressant, surtout parce qu'il raconte le quo tidien de cette famille plutôt que de se contenter de parler et analyser simplement let thèmes abordés. Je dois dire cependant qu'il faut être réellement passionnés par la matière en raison de la longueur et la redondance de certains éléments du livre. Je le recommande.
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